ORGATEC 2016 : le bureau est mort, vive le bureau !
Orgatec, qui a pris fin le 29 octobre dernier, est le plus grand salon européen du mobilier de bureau et de l’environnement de travail, avec plus de 100 000 m2 de surface d’exposition de solutions innovantes pour les nouveaux espaces de travail.
Cette édition 2016, dont le fil conducteur était « Creativity works – repenser le travail », a accueilli plus de 56 000 visiteurs de 118 pays, soit plus de 10 % d’augmentation par rapport à 2014.
De l’aménagement à l’informatique et aux télécommunications en passant par l’éclairage, les sols, l’acoustique et les techniques de conférence, l’offre présentée à Cologne souhaitait répondre à toutes les nouvelles formes de collaboration, bien loin des bureaux traditionnels et des benchs exposés à perte de vue.
Point de révolution à proprement parler sur le salon, mais de grandes tendances qui se confirmaient par une généralisation chez tous les fabricants et des extensions de gammes.
Transformations numériques & Immobilier
L’évolution des modes de travail, et notamment l’intégration des nouvelles technologies, pose aux organisations un défi dont de récents sondages montrent qu’il est encore loin d’être relevé. Si les DSI et les RH sont particulièrement sollicités sur cette problématique, particulièrement en ce qui concerne la formation des salariés aux nouveaux outils et méthodes, la responsabilité des environnements de travail dans la réussite ou l’échec de cette transition numérique apparaît tout aussi centrale. Sans cadre adapté, il n’est pas de transformation possible.
Le bureau de demain… dans les nuages?
En 2014, le nombre d’utilisateurs se rendant sur le net via un appareil mobile devrait dépasser celui des personnes utilisant un ordinateur classique. En 2017, Google prédit que lesdits ordinateurs, qui parsèment aujourd’hui encore les espaces de travail, n’entreront plus dans le champ des solutions bureautiques possibles [1]. Concomitamment, le développement du cloud accentue cette évolution, tant des matériels que des usages, et participe au nécessaire travail d’anticipation des aménageurs concernant les environnements de travail du futur.
Transformation matérielle
En l’occurrence, au regard des prévisions faites par les professionnels de l’IT, le futur, loin d’être une perspective lointaine, démarre bien dès aujourd’hui. Pour les services informatiques, la question d’un renouvellement à large échelle de leur parc se pose dès lors que le réassort des ordinateurs fixes pourrait devenir problématique dans les trois ans à venir! Autre problématique, la tendance croissante au « bring your own device » qui démultiplie les objets connectés (quand ce ne sont pas des programmes et applications téléchargés en toute autonomie par les salariés).. Point positif cependant, une récente étude menée par Computer Economics semble indiquer des économies importantes, de l’ordre de 16%, sur les budgets informatiques lorsque l’entreprise fait le choix du clouding [2]. Pour les moyens généraux, le poste de travail pourrait devenir un sujet épineux : en effet, l’ergonomie au poste muni d’un ordinateur fixe n’est pas identique à celle qui prévaut dans le cas d’un travail sur ordinateur portable ou sur tablette. Réglages des assises, dimensions du plan, équipement du poste… sont autant de facteurs à considérer minutieusement tant pour les impacts financiers que sanitaires – faut-il rappeler que les troubles musculo-squelettiques sont devenus la principale maladie professionnelle des pays développés et coûtent des sommes gigantesques aux organisations [3]? Il faut également prévoir une connectique en tout lieu, l’adaptation des espaces formels ou informels et bien sûr la maintenance de l’ensemble de ces espaces connectés. On note par ailleurs que le clouding renforce, s’il en était besoin, le mouvement de dématérialisation des données au sein des organisations, avec pour premières « victimes » les équipements de stockage, armoires ou serveurs, libérant de nouveaux mètres carrés.